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Fonder l’entreprise du XXIe siècle. Intervention d’Olivier Klein aux rencontres économiques d’Aix, juillet 2014

Allons-nous passer du « capitalisme actionnarial » au « capitalisme partenarial » qui permettrait de prendre en compte à la fois l’intérêt des actionnaires, des clients, des salariés et de la société toute entière et, dans l’affirmative, avec quels modes d’organisation ?

Regarder l’intégralité du Parcours 4 « Inventer le nouvel environnement de l’investissement »

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« Les réformes structurelles sont difficiles, mais indispensables », publié dans Le Monde du 20 Mars 2014

Des pays comme les pays nordiques et le Canada notamment ont enclenché ces réformes dans les années 1990 de façon très réussie. L’Allemagne dans la première moitié des années 2000, avec succès également. L’Espagne et le Portugal les mènent activement, mais en pleine crise, et le coût social, au moins à court terme, en est de ce fait élevé. En France, quelle que soit la couleur du gouvernement, ces réformes structurelles sont très difficiles à mettre en place. Pourtant il existe une assez forte convergence d’idées. Quelques-unes méritent d’être rappelées :

1 – Le coût du travail est crucial pour la compétitivité d’une économie, mais uniquement rapporté à la productivité du travail. En Allemagne, le coût du travail n’est en moyenne que légèrement inférieur à celui de la France, mais ce pays bénéficie d’une économie compétitive et d’une balance courante largement excédentaire, d’une croissance assez élevée et d’un chômage faible. En France, avec un coût de travail seulement légèrement plus élevé, on a l’inverse. Cela est dû à un coût du travail corrigé des gains de productivité qui a fortement augmenté en France dans les années 2000 par rapport à l’Allemagne et à une gamme et une qualité moyennes de la production française, alors qu’outre-Rhin la spécialisation s’est plutôt faite sur le haut de gamme. Il convient donc d’avoir en France un coût du travail corrigé de la productivité en adéquation avec sa gamme de production.

L’accroissement de la productivité du travail, facteur de croissance économique, est donc nécessaire pour augmenter les revenus sans perte de compétitivité. Tout comme la recherche d’une production haut-de-gamme, les gains de productivité demandent de la recherche-développement et de l’investissement. Pour cela, encore faut-il bénéficier d’un taux de profit suffisant dans les entreprises. Or, depuis dix ans, la France est l’un des très rares pays de l’OCDE à avoir vu baisser le taux de profit de ses entreprises. Comment alors financer l’investissement, la modernisation, l’innovation et la montée en gamme ? Pour inciter à l’innovation, il faut également accroître la concurrence dans certains secteurs encore trop protégés.

En revanche, pour les personnes à faible qualification dans des secteurs structurellement moins haut de gamme, rechercher un coût du travail plus bas est indispensable à leur emploi. Les études empiriques le démontrent clairement. Cet abaissement peut se faire soit par les charges sociales, soit par le salaire lui-même, en complétant alors le revenu par des prestations sociales adaptées pour assurer un niveau de vie décent.

2 – L’augmentation de la population au travail – qui, comme les gains de productivité, est un déterminant de la croissance économique potentielle – doit conduire notamment à une réforme du marché du travail, en limitant les rigidités telles que les effets de seuil, la complexité des lois sociales… Il faut également accélérer l’incitation à retrouver un emploi. Or, il existe une corrélation empirique solide entre le taux de chômage et la longueur, le niveau et surtout la dégressivité de la protection du chômage. Cette réforme ne peut qu’aller de pair avec une meilleure formation et un accompagnement amélioré du retour à l’emploi. Il s’agit ici de développer la « flexi-sécurité ». Parallèlement, il est indispensable de mener une réforme des retraites par augmentation du nombre d’années de cotisation, afin d’accroître la population en âge de travailler. Ce sera d’ailleurs la seule façon, comme l’ont déjà fait tant d’autres pays européens, de stimuler la croissance tout en résolvant l’impasse du financement du régime des retraites. Tout abaissement du niveau des retraites, comme tout prélèvement additionnel sur les actifs, a un effet dépressif sur l’économie.

3 – L’augmentation du potentiel de croissance et de la compétitivité passe aussi par la recherche d’un service public plus efficient, c’est-à-dire du meilleur rapport entre l’utilité et la qualité du service public et le niveau des dépenses publiques. Or, en France, nous sommes sur le podium européen des dépenses publiques comme des prélèvements obligatoires sur PIB, mais pour un service public rendu (sécurité sociale, collectivités locales, Etat) qui se situe dans la moyenne européenne. Autrement dit, l’efficacité n’est pas au rendez-vous, pendant que la dette publique s’accumule dangereusement. Les réformes s’imposent donc.

Ma part d’optimisme : il semble que, de plus en plus, les Français comprennent, forts des exemples étrangers, que le niveau de la protection sociale et des services publics a été artificiellement maintenu depuis longtemps par un endettement public croissant, aujourd’hui insoutenable. Les efforts à réaliser sont donc mieux appréhendés, ainsi que la nécessité de rechercher un meilleur équilibre des droits et des devoirs de chacun afin de protéger l’essentiel, c’est-à-dire une société équitable à haut niveau de vie et à forte protection sociale, qui favorise tout à la fois le vivre ensemble et l’envie d’entreprendre.

Les réformes pouvant être à court terme coûteuses socialement et ne produire leurs effets favorables qu’à deux ou trois ans, leur conduite doit être couplée avec des mesures dont les effets peuvent être visibles à court terme en termes de soutien de l’économie et de l’emploi. La baisse significative des charges sociales sur les bas salaires couplée à une hausse de la TVA peut avoir cet effet. Reste donc aux gouvernements, quelle que soit leur couleur politique, à expliquer le sens et la nécessité des réformes, à en trouver la bonne programmation et le bon accompagnement, et à en assurer la justice dans leur application.

 «En complément de l’article, 13 graphes»

 Les réformes structurelles sont difficiles mais indispensables

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Crises et mutations, vers de nouvelles opportunités ?

Nouvelle revue de Géopolitique

Les crises économiques font souvent l’objet d’analyses qui s’inscrivent dans des perspectives de temps plus ou moins courts. J’exposerai ici volontairement une vision de long terme des crises, non sans avoir au préalable rappelé cette réflexion d’Antonio Gramsci : « Une crise est ce qui sépare le vieux du neuf ».

Dans une approche plutôt « régulationniste », on peut dire que chaque crise profonde du capitalisme est le temps d’une mutation fondamentale portant sur un ensemble d’éléments qui constitue et organise la société et l’économie. Ce sont des moments de forte transition dont on peut constater, a posteriori, qu’elles ont engendré de nouveaux modes de régulation et de nouveaux modes d’organisation de la société et de l’économie. En général, ils mettent en jeu de nouvelles industries motrices, de nouvelles organisations du travail, de nouveaux modes de consommation, souvent de nouveaux modes de combinaison du privé et du public, comme de nouveaux centres de l’économie mondiale. À mon sens, nous sommes actuellement dans cette phase de mutation forte et de crise profonde qui, avec l’apparition progressive de ce renouveau, pourra s’accompagner, comme cela s’est produit à chaque fois dans l’Histoire, d’une phase longue de croissance et de forts gains de productivité.

Une économie en transition.
Aujourd’hui, je dénombre quatre transitions principales.

La première transition, la mondialisation et l’émergence de nouveaux pays, s’est déroulée en deux phases.

La première phase, notamment à la fin des années 1990 et tout au long des années 2000, voit les pays émergents concentrer leurs efforts sur ce qui va déterminer leur succès – les industries exportatrices –, en tirant notamment avantage de leur coût du travail bas. Ces industries bénéficient de la demande des pays déjà développés et provoquent une surproduction mondiale car, parallèlement dans les pays développés, il n’y a pas autant de destruction de capacités de production. De ce fait, cette surproduction mondiale et cette concurrence à coûts bas produisent un ralentissement, voire une stagnation, des pouvoirs d’achat des populations des pays développés. Ce phénomène conduit à une montée de l’endettement qui permet à la crise de surproduction de ne pas se manifester violemment. L’endettement croissant des agents des pays développés autorise, pendant cette période, un développement de la demande au niveau mondial, masquant ainsi les conséquences qu’aurait dû avoir la stagnation du pouvoir d’achat associée à des capacités mondiales de production trop fortes. Cette montée de l’endettement, qui concerne tous les agents économiques et, en premier lieu, les agents privés, dégénère en crises de surendettement qui entraînent des crises financières et économiques profondes venant aggraver brutalement l’endettement public. À cette croissance de l’endettement de plus en plus forte du monde développé, correspond une montée des déséquilibres des balances de paiements, avec des déficits courants au Nord et, symétriquement, des excédents courants au Sud.

La seconde phase de la mondialisation est celle de la maturité grandissante des pays émergents. Apparaissent progressivement une classe moyenne, puis une augmentation de son pouvoir d’achat et, peu à peu, des systèmes de protection sociale et de retraite. Il est alors probable que se développe une croissance interne qui va, de façon chaotique, rééquilibrer progressivement les déséquilibres précédents.

La deuxième transition est engendrée par la première : la phase de désendettement. Historiquement, les phases de désendettement, dans des contextes de crises d’endettement aussi fortes, sont initiées avec brutalité, mais se réalisent sur de longues périodes, de 5 à 10 ans. Elles se résolvent avec des leviers de différentes natures, alternatives ou complémentaires, comme une dépréciation des créances, une croissance nulle ou très ralentie avec un lent abaissement du taux d’endettement par la montée de l’épargne et la réduction ou la limitation de la consommation, de l’investissement, comme des dépenses de l’État. Elles s’accompagnent de risques de déflation. Nous sommes actuellement dans cette période pour la zone euro prise dans son ensemble. Une autre issue des crises de surendettement peut être la montée de l’inflation, lorsque les circonstances le permettent, l’inflation ne se décrétant pas.

La troisième transition est celle de l’évolution démographique. Elle est très bien connue, mais le vieillissement de la population n’en est pas moins un phénomène essentiel dans de nombreux pays émergents et développés, à l’exception de l’Afrique. Elle pose des questions fondamentales quant au coût des systèmes sociaux, de la sécurité sociale et des retraites qui rebondissent sur la question de l’endettement. Nous les avons partiellement traitées jusqu’alors en France par la montée de l’endettement de ces systèmes.

La quatrième transition repose sur la transition énergétique, enjeu majeur de ce siècle. La fin programmée de l’énergie fossile, avec l’épuisement progressif de ces ressources, devrait avoir pour conséquence une augmentation des prix des matières premières, avec pour corollaire une décélération de la croissance mondiale. Cette lutte renforcée pour les sources d’énergie provoque une modification des rapports de force entre les pays producteurs et non producteurs de ressources naturelles et, si le progrès technique le permet, la lente apparition, non linéaire et sans certitude, d’énergies de substitution qui pourraient desserrer plus ou moins les contraintes sur la croissance.

Vers un renouveau industriel ?

Ces transitions majeures évoquées, il faut se pencher, sans prétention à l’exhaustivité ni même quant à leurs succès, sur ce que pourraient être les moteurs du renouveau qui permettraient de sortir progressivement de cette crise, laissant apparaître de nouveaux modes de régulation permettant un retour à une phase longue de croissance. Chaque grande phase du capitalisme a vu apparaître de nouvelles industries motrices porteuses d’évolutions fondamentales de l’espace économique, des façons de produire et de consommer, des marchandises elles-mêmes, des modes de travail et de loisirs… Nous sommes ainsi passés notamment du moteur à vapeur qui a permis le chemin de fer, au moteur à explosion qui a permis l’automobile puis au moteur électrique qui a permis l’électroménager. Trois moteurs potentiels, porteurs d’avenir, méritent d’être mis en avant ici.

Le premier, le numérique, dont le développement est déjà important, mais dont les impacts en sont, à mon avis, encore à leurs prémices. Qu’il s’agisse de la transformation des modes de consommation, de travail, des business model entre producteurs et distributeurs, entre distributeurs et consommateurs, entre producteurs et consommateurs, avec à la clé l’apparition de nouveaux gains de productivité, il me semble que nous sommes encore très éloignés de la fin de ce développement. La révolution numérique donne un pouvoir accru aux consommateurs, en mesure de devenir beaucoup plus exigeants car mieux informés des prix, mais aussi de la qualité des produits et services, grâce aux données collectées sur internet. Cette révolution leur permet aussi d’accroître leur confort par l’amélioration considérable de la praticité qu’ils peuvent en attendre : aujourd’hui, grâce à internet, on ne fait plus la queue pour acheter des billets de cinéma ou de train ; de même, on se déplace de moins en moins pour son acte de consommation, puisque l’on peut acheter directement depuis son ordinateur et se faire livrer. Les business model en sont largement modifiés. Les distributeurs, s’ils savent fidéliser leurs clients et les travailler pro-activement par l’utilisation intelligente des données qu’ils détiennent, prennent eux-mêmes du pouvoir sur les producteurs en se mettant en situation de proposer des solutions mieux adaptées qu’auparavant à chaque consommateur individu, en fabriquant la solution avec le client devenu « consom’acteur ». Dans cette nouvelle relation, les distributeurs prennent le pouvoir sur les producteurs en les mettant en compétition, à la recherche de la meilleure combinaison de produits et de services appropriés à chaque client. Et, dans le cas où le distributeur ne développe pas une légitimité suffisante, le producteur peut l’évincer et s’adresser directement au consommateur.

Ces modifications radicales dans les relations entre les producteurs, les distributeurs et les consommateurs permettront une recomposition de tous les circuits. Il sera ainsi opéré une sélection drastique des combinaisons entre ces trois catégories d’acteurs, faisant émerger les plus efficaces et permettant les meilleurs gains de productivité.

Le deuxième moteur de renouveau est la biotechnologie. Ses développements peuvent notamment être induits par le désir de lutter contre le vieillissement de la population, lorsque cette demande s’avère solvable. Ces biotechnologies, qui se perfectionnent jour après jour, permettront demain de réparer son corps et de mieux lutter préventivement contre la maladie. Enfin, dans un avenir proche, le développement des machines biotechnologiques permettra de remplacer différentes parties du corps, approfondissant dans le même temps le domaine de la marchandise.

Enfin, l’énergie, secteur clé regroupant les énergies renouvelables, les technologies de stockage d’énergie – véritable problème de fond – comme les économies d’énergie, sera une clé essentielle de la croissance future à cause du développement de ces industries et car elles desserreront les contraintes induites par l’épuisement progressif des énergies fossiles.

Une transformation sociale et sociétale ?

En parallèle et en cohérence avec ces nouveaux moteurs industriels, nous assistons à l’émergence progressive de nouveaux modes de consommation. Ils sont la conséquence de la digitalisation, de nouvelles technologies, des effets de réseaux y afférant, du pouvoir d’achat stagnant et de l’évolution des mentalités (y compris de la prise de conscience de la rareté croissante des ressources naturelles). Des changements s’opèrent dans les consommations incompressibles, dont l’orientation évolue de la propriété de l’objet vers son usage. Par exemple, acquérir un téléphone aujourd’hui ne correspond plus au simple achat du matériel : nous acquérons la possibilité d’avoir accès à un catalogue d’applications et aux services du téléphone et du réseau internet. Nous avons maintenant accès au cloud computing et la possession d’ordinateurs à très fortes capacités de mémoire diminuera en conséquence. Nous achetons de moins en moins de livres, de CD ou de films qui sont de plus en plus loués. Tout comme l’achat du seul service d’une automobile pour un simple trajet va se développer en ville. Nous parlons encore de chauffage ou de climatisation, mais, à l’avenir, nous achèterons plus un service de régulation thermique dans chaque pièce de notre habitation et aux moments choisis que l’énergie elle-même permettant de l’obtenir. Ces pratiques vont croître avec le temps. À leur tour, ces nouveaux modes de consommation induisent des évolutions radicales dans les business model des entreprises et dans l’organisation économique, ainsi que de nouvelles possibilités de croissance.

Parallèlement aux nouvelles consommations, apparaissent également de nouveaux modes de travail et peut-être de nouvelles normes salariales. Ce n’est que le début, mais nous observons déjà le développement du travail à distance, ou en réseau, grâce aux nouvelles technologies. Le travail hors du bureau et sans horaires fixes commence à se répandre, avec pour corollaire des interrogations sur les évolutions des modes de rémunération.

Faciliter l’agilité pour une sortie par le haut

Comme dans toute crise et mutation profondes, nous sommes face à des évolutions heurtées, incertaines et douloureuses. On voit alors des zones géographiques, comme des strates de population, qui peuvent se révéler gagnantes ou perdantes. Il faut espérer qu’un pays comme la France sache choisir (car il s’agit bien d’un choix) les politiques structurelles qui favoriseront les leviers d’une sortie de crise par le haut. Nous avons besoin de faciliter l’agilité pour nous transformer, pour tirer parti de nos atouts et de nos savoir-faire et pour réduire les zones de freins à la nécessaire adaptation, de même que les zones d’inefficience. Nous en avons les moyens, à condition de bien donner le cadre législatif, réglementaire et incitatif qui en favorisera la mise en œuvre.

Télécharger : « Crises et mutations, vers de nouvelles opportunités » (PDF)
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Difficiles mais indispensables réformes structurelles

En France, le potentiel de croissance annuelle est d’environ 0,8 – 1 %. C’est très faible. Or, la croissance s’avère cruciale pour augmenter le niveau de vie, permettre d’abaisser les déficits publics et équilibrer les systèmes sociaux sans drame, donc mettre sous contrôle l’endettement public sans violente cure d’austérité. Et les réformes structurelles sont le passage obligé pour augmenter le potentiel de croissance.

Des pays comme les pays nordiques et le Canada notamment ont enclenché ces réformes dans les années 90, de façon très réussie. L’Allemagne dans la première moitié des années 2000, avec succès également. L’Espagne et le Portugal les mènent activement, mais en pleine crise et le coût social, au moins à court terme, en est de ce fait très élevé. En France, quelle que soit la couleur du gouvernement, ces réformes structurelles sont très difficiles à mettre en place.

Pourtant il existe une convergence d’idées dans tous les rapports publiés, rapports Camdessus, Pébereau, Gallois, Attali 1 et 2. Au fond, et si l’on passe sur les détails, tout le monde exprime la même chose, qui correspond d’ailleurs à l’analyse économique tant théorique qu’empirique : le potentiel de croissance d’une économie est déterminé à moyen terme par les gains de productivité du travail, autrement dit avec le progrès technique et l’intensité capitalistique, qu’aiguillonne la concurrence, et par l’augmentation de la population active.
Les réformes préconisées par tous consistent donc, pour augmenter notre potentiel de croissance, à favoriser les deux facteurs principaux qui la déterminent, les gains de productivité et l’augmentation de la population au travail ou prête à travailler.


Quelques idées méritent donc d’être rappelées :

  1. Le coût du travail est crucial pour la compétitivité d’une économie, mais uniquement rapporté à la productivité du travail. En Allemagne, le coût du travail en moyenne n’est que légèrement inférieur à celui de la France, mais ce pays bénéficie d’une économie compétitive avec une balance courante largement excédentaire, une croissance assez élevée et un chômage faible. En France, avec un coût de travail seulement légèrement plus élevé, on a l’inverse. C’est lié à un coût du travail diminué des gains de productivité qui a fortement augmenté en France dans les années 2000 par rapport à l’Allemagne et à une gamme et qualité moyennes de la production française, alors qu’outre-Rhin la spécialisation s’est plutôt faite sur le haut de gamme.
    L’accroissement de la productivité du travail est un facteur de croissance économique et d’augmentation des revenus sans perte de compétitivité. Cela nécessite de la recherche-développement et de l’investissement. Pour cela, encore faut-il bénéficier d’un taux de profit suffisant dans les entreprises. Or, depuis 10 ans, la France est l’un des très rares pays de l’OCDE à avoir vu baisser son excédent brut d’exploitation sur valeur ajoutée, donc le taux de profit de ses entreprises. Cette situation ne facilite pas l’investissement, la modernisation, l’innovation, ni la montée en gamme. Pour inciter à l’innovation, il faut également accroître la concurrence dans certains secteurs encore trop protégés. Pour les personnes à faible qualification, rechercher un coût du travail plus bas est indispensable à leur emploi. Là-encore, les études empiriques le démontrent clairement. Cet abaissement peut se faire soit par les charges sociales, soit par le salaire lui-même, en complétant alors le revenu par des prestations sociales adaptées pour assurer un niveau de vie décent.
  2. L’augmentation de la population active, déterminant important de la croissance économique de long terme, doit conduire notamment à une réforme des retraites par augmentation du nombre d’années de cotisation, afin d’accroître la population en âge de travailler. Ce sera d’ailleurs la seule façon, comme l’ont déjà fait tant d’autres pays européens, de stimuler la croissance ; tout abaissement du niveau des retraites comme tout prélèvement additionnel sur les actifs a un effet dépressif sur l’économie.
    Il faut également accélérer l’incitation à retrouver un emploi. Or, il existe une corrélation très solide entre le taux de chômage et la longueur, le niveau et surtout la dégressivité de la protection du chômage. Cette réforme ne peut qu’aller de pair avec une meilleure formation et un accompagnement amélioré du retour à l’emploi. Il s’agit ici de développer la « flexi-sécurité ».
  3. L’augmentation du potentiel de croissance et de la compétitivité passe aussi par la recherche d’un service public plus efficient, c’est-à-dire du meilleur rapport entre l’utilité et la qualité du service public et le niveau des dépenses publiques. Or, en France, nous sommes sur le podium européen des dépenses publiques comme des prélèvements obligatoires sur PIB, mais pour un service public rendu (sécurité sociale – collectivités locales – Etat) dans la moyenne de l’Europe. Autrement dit, l’efficacité n’est pas au rendez-vous et les réformes s’imposent.

Si une très grande majorité d’économistes s’accorde sur ces réformes, pourquoi éprouve-t-on tant de difficultés à les réaliser en France ? Quelles raisons institutionnelles l’expliquent ? Tout d’abord, cette résistance provient sans doute d’une culture conflictuelle historiquement et d’un Etat hyperpuissant, centralisateur, de Louis XI en passant par Colbert, Louis XIV et Napoléon, à la France d’après-guerre, avec une reconstruction dirigée par l’Etat – et très réussie d’ailleurs – et la constitution d’une élite d’Etat.

Cette centralisation, qui a certainement été un facteur de la puissance française, est moins adaptée à la société et à l’économie du XXIème siècle, globalisées, organisées en réseaux et qui bousculent les hiérarchies verticales. Par son omniprésence, l’Etat intermédie la relation entre chacun et la société, entre chacun et les autres. Au lieu de se sentir responsable face à la collectivité, le particulier comme souvent le chef d’entreprise exprime une forte demande d’Etat.

L’Etat sert alors de maman surprotectrice, dès l’apparition d’un obstacle ou d’un problème, conduisant ainsi à donner aux Français le record du monde de la consommation d’anxiolytiques comme de la vision pessimiste de leur avenir collectif. Et l’on refuse alors les réformes, méfiant quant à la réalité de l’effort des autres et questionnant l’incapacité de l’Etat à prendre en charge tous les problèmes.

Simultanément, il existe en France des groupes d’intérêt plutôt corporatistes, cherchant avant tout à défendre leurs propres intérêts et des syndicats trop faiblement représentatifs dans les entreprises privées. Ces deux traits caractéristiques expliquent un vide de construction du social. On obtient ainsi une sorte de « social corporatisme », doublé de « social technocratie », comme l’écrivait récemment Denis Olivennes. Ainsi, chacun a des difficultés à penser symétriquement à ses devoirs comme à ses droits et à accepter les réformes qu’il faudrait pourtant faire pour justifier et protéger la protection sociale, la croissance et le bien-être.

Enfin, sans aucunement prétendre à l’exhaustivité, une des causes des difficultés à réformer repose certainement sur un mélange culturel historique qui fait souvent de la compassion l’alpha et l’oméga de la pensée politique et médiatique, loin des analyses empiriques et rationnelles des causes et des effets des phénomènes sociaux et économiques rencontrés. D’ailleurs Bossuet déjà ne disait-il pas que « Dieu rit de ceux qui déplorent les effets tout en chérissant les causes » ?

Ma part d’optimisme : il semble que, de plus en plus, les Français ont conscience de la fin inéluctable de l’Etat tout puissant dans le monde actuel. Ils comprennent également, forts des exemples étrangers, que le niveau de la protection sociale et des services publics a été artificiellement maintenu depuis longtemps par un endettement public croissant, aujourd’hui insoutenable. Sont donc mieux appréhendés les efforts à réaliser pour protéger l’essentiel, une société équitable, qui favorise tout à la fois le vivre ensemble et l’envie d’entreprendre, à haut niveau de vie et à forte protection sociale. Reste aux gouvernements, quelle que soit leur couleur politique, à expliquer le sens et la nécessité des réformes, à en trouver la bonne programmation et le bon accompagnement et à en assurer la justice dans l’application.

(disponible également en vidéo).

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L’économie française malade de ses institutions ?

L’intervention d’Olivier Klein

« L’état de santé de la démocratie française a de quoi inquiéter. Depuis plus de trente ans, les enquêtes internationales montrent que les français, plus souvent que les habitants des autres pays développés, se défient de leurs élus et de leurs pouvoirs publics. Cette défiance s’étend également au marché, aux entreprises, au dialogue social ou encore à l’école

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Quelles sont les causes de cette défiance des Français envers leurs institutions ? Quelles en sont les conséquences sur nos performances économiques, sur le bien-être de nos concitoyens et sur notre cohésion sociale? Comment rétablir la transparence de nos institutions et redonner une vitalité à notre démocratie économique et sociale ? »

02

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Crises et sorties de crises, entre urgences et long terme

Les crises économiques font souvent l’objet d’analyses qui s’inscrivent dans des perspectives de temps plus ou moins court. J’exposerai ici volontairement une vision de long terme des crises, non sans avoir au préalable rappelé cette réflexion d’Antonio Gramsci : « une crise est ce qui sépare le vieux du neuf ».

Dans une approche plutôt régulationniste, on peut dire que chaque crise profonde du capitalisme est le temps d’une mutation fondamentale portant sur un ensemble d’éléments qui constitue et organise la société et l’économie. Ce sont des moments de forte transition dont on peut constater, a posteriori, qu’elles ont engendré de nouveaux modes de régulation, de nouveaux modes d’organisation, de la société et de l’économie. En général, ils mettent en jeu de nouvelles industries motrices, de nouvelles organisations du travail, de nouveaux modes de consommation, souvent de nouveaux modes de combinaison du privé et du public, comme de nouveaux centres de l’économie mondiale. A mon sens, nous sommes actuellement dans cette phase de mutation forte et de crise profonde qui, avec l’apparition progressive de ce renouveau, pourra s’accompagner, comme cela s’est produit à chaque fois dans l’histoire, d’une phase longue de croissance et de forts gains de productivité.


Aujourd’hui, je dénombre quatre transitions principales.

  • Première transition : la mondialisation et l’émergence de nouveaux pays, avec une décomposition en deux phases. La première phase, notamment à la fin des années 90 et tout au long des années 2000, voit les pays émergents concentrer leurs efforts sur ce qui va déterminer leur succès – les industries exportatrices – en tirant notamment avantage de leur coût du travail. Ces industries tirent profit de la demande des pays déjà développés et provoquent une surproduction mondiale car parallèlement, dans les pays développés, il n’y a pas autant de destruction de capacités de production. De ce fait, cette surproduction mondiale et cette concurrence à coûts bas produisent un ralentissement, voire une stagnation, des pouvoirs d’achat des populations des pays développés. Ce phénomène conduit à une montée de l’endettement qui permet à la crise de surproduction de ne pas se manifester violemment. L’endettement croissant des agents des pays développés autorise, en effet, pendant cette période un développement de la demande au niveau mondial, masquant ainsi les conséquences qu’aurait dû avoir la stagnation du pouvoir d’achat associée à des capacités mondiales de production trop fortes. Cette montée de l’endettement, qui concerne tous les agents économiques et en premier lieu les agents privés, dégénère en crises de surendettement. Celles-là entraînent à leur tour des crises financières et économiques profondes qui viennent aggraver brutalement à leur tour l’endettement public. A cette croissance de l’endettement de plus en plus forte du monde développé correspond une montée des déséquilibres des balances de paiements, avec des déficits courants au Nord et, symétriquement, des excédents courants au Sud.
    La deuxième phase de la mondialisation est celle de la maturité grandissante des pays émergents. Apparaissent en effet progressivement une classe moyenne, puis une augmentation de son pouvoir d’achat et, peu à peu, des systèmes de protection sociale et de retraite. Il est alors probable que se développe une croissance interne qui va, de façon chaotique, rééquilibrer progressivement les déséquilibres précédents.
  • La seconde transition est successive à la première et est engendrée par elle : la phase de désendettement. Historiquement, les phases de désendettement, dans des contextes de crises d’endettement aussi fortes, sont initiées avec brutalité mais se réalisent sur de longues périodes, de 5 à 10 ans. Elles se résolvent avec des leviers de différentes natures, alternatives ou complémentaires, comme une dépréciation des créances, une croissance nulle ou très ralentie avec  un lent abaissement du taux d’endettement par la montée de l’épargne et la réduction ou la limitation de la consommation, de l’investissement, comme des dépenses de l’Etat. Elles s’accompagnent de risques de déflation. Nous sommes actuellement dans cette période pour la zone euro prise dans son ensemble. Une autre issue des crises de sur-endettement peut être la montée de l’inflation, lorsque les circonstances le permettent, l’inflation ne se décrétant pas.
  • La troisième transition est celle de l’évolution démographique. Elle est très bien connue, mais le vieillissement de la population n’en est pas moins un phénomène essentiel dans de nombreux pays émergents et développés, à l’exception de l’Afrique. Elle pose des questions fondamentales quant au coût des systèmes sociaux, de la sécurité sociale et des retraites. qui rebondissent sur la question de l’endettement. Nous les avons partiellement traitées jusqu’alors en France par la montée de l’endettement de ces systèmes.
  • La quatrième transition repose sur la transition énergétique, enjeu majeur.de ce siècle. La fin programmée de l’énergie fossile, avec l’épuisement progressif de ces ressources, devrait avoir en effet pour conséquence une augmentation des prix des matières premières, avec pour corollaire une décélération de la croissance mondiale. Cette lutte renforcée pour les sources d’énergie provoque une modification des rapports de force entre les pays producteurs ou non producteurs de ressources naturelles et enfin, si le progrès technique le permet, la lente apparition, non linéaire et sans certitude, d’énergies de substitution qui pourraient desserrer plus ou moins les contraintes sur la croissance.

Ces transitions majeures évoquées, il faut se pencher, sans prétention à l’exhaustivité ni même quant à leurs succès, sur ce que pourraient être les moteurs du renouveau, ceux-là même qui permettraient de sortir progressivement de cette crise, laissant apparaître de nouveaux modes de régulation permettant un retour à une phase longue de croissance.

Chaque grande phase du capitalisme en effet a vu apparaître de nouvelles industries motrices porteuses d’évolutions fondamentales de l’espace économique, des façons de produire et de consommer, des marchandises elles-mêmes, des modes de travail et de loisirs… Nous sommes ainsi passés notamment du moteur à vapeur qui a permis le chemin de fer, au moteur à explosion qui a permis l’automobile, puis au moteur électrique qui a permis l’électroménager.

Je m’intéresserai ici essentiellement à trois moteurs potentiels, porteurs d’avenir :

  • Le numérique, dont le développement est certes déjà important, mais les impacts, à mon avis, encore à leurs prémices. Qu’il s’agisse des transformations des modes de consommation, de travail, des business models entre producteurs et distributeurs, entre distributeurs et consommateurs, entre producteurs et consommateurs, avec à la clé l’apparition de nouveaux gains de productivité, il me semble que nous sommes encore très éloignés de la fin de ce développement.
    La révolution numérique donne un pouvoir accru aux consommateurs. Ceux-là, en effet, sont en mesure de devenir nettement plus exigeants, d’une part parce qu’ils sont mieux informés des prix mais aussi de la qualité des produits et services, grâce aux données collectées sur la toile. Il leur est ainsi considérablement plus facile de s’informer et de comparer les qualités comme les prix.
    D’autre part, cette révolution leur permet d’accroître très sensiblement leur confort par l’amélioration considérable de la praticité qu’ils peuvent en attendre. Aujourd’hui on ne fait plus la queue pour acheter des billets de cinéma ou de train grâce à internet ; de même, on se déplace de moins en moins pour son acte de consommation, puisque l’on peut acheter directement sur la toile et se faire livrer.
    Les « business models » en sont largement modifiés. Les distributeurs, s’ils savent fidéliser leurs clients et les travailler pro-activement par l’utilisation intelligente des données qu’ils détiennent, prennent eux-mêmes du pouvoir sur les producteurs en se mettant en situation de proposer des solutions mieux adaptées qu’auparavant à chaque consommateur-individu, en fabriquant la solution avec le client devenu « consom’acteur ». Dans cette nouvelle relation, les distributeurs prennent comme jamais le pouvoir sur les producteurs en les mettant en compétition à la recherche de la meilleure combinaison de produit et de services appropriés à chaque client.
    En revanche, le producteur, dans le cas où le distributeur ne développe pas une légitimité suffisante, peut s’adresser directement au consommateur et évincer le distributeur.
    Ces modifications radicales dans les relations entre les producteurs, les distributeurs et les consommateurs permettront, à n’en pas douter, une recomposition de tous les circuits. Il sera ainsi opéré à une sélection drastique des combinaisons entre ces trois catégories d’acteurs, faisant émerger les plus efficaces et permettant les meilleurs gains de productivité.
  • La biotechnologie dont les développements peuvent notamment être induits par le désir de lutter contre le vieillissement de la population, lorsque cette demande s’avère solvable. Ces biotechnologies, qui se perfectionnent jour après jour, permettront demain de réparer son corps et de mieux lutter préventivement contre la maladie. Enfin, dans un avenir proche, le développement des machines biotechnologiques permettra de remplacer différentes parties du corps, approfondissant dans le même temps le domaine de la marchandise.
  • L’énergie, un secteur clé regroupant les énergies renouvelables, les technologies de stockage d’énergie – véritable problème de fond – comme les économies d’énergie, sera, à n’en pas douter, une clé essentielle de la croissance future de par le développement même de ces industries, mais aussi de par le fait qu’elles desserreront les contraintes induites par l’épuisement progressif des énergies fossiles.

En parallèle et en cohérence avec ces nouveaux moteurs industriels, nous assistons également à l’émergence progressive de nouveaux modes de consommation. Ils sont la conséquence de la digitalisation, de diverses nouvelles technologies, des effets de réseaux y afférant, du pouvoir d’achat stagnant, de l’évolution des mentalités y compris de la prise de conscience de la rareté croissante des ressources naturelles. Des changements s’opèrent dans les consommations incompressibles, dont l’orientation évolue de la propriété de l’objet vers son usage. Acheter un téléphone aujourd’hui ne correspond par exemple plus au simple acte d’achat du matériel ; nous acquérons en réalité la possibilité d’avoir accès à un catalogue d’applications et aux services de téléphone et du réseau internet. Comme chacun sait, nous avons maintenant accès au cloud computing et la possession d’ordinateurs à très fortes capacités de mémoire diminuera en conséquence.

Nous achetons de moins en moins de livres, de cd ou de films qui sont bien davantage loués. Tout comme l’achat du seul service d’une automobile pour un simple trajet se développera de plus en plus en ville. Nous parlons d’ailleurs encore de chauffage ou de climatisation, mais il est certain qu’à l’avenir nous achèterons beaucoup plus un service de régulation thermique dans chaque pièce de notre habitation et aux moments choisis, que l’énergie elle-même qui permet de l’obtenir. Ces pratiques  vont sans aucun doute ne faire que croître avec le temps. A leur tour, ces nouveaux modes de consommation induisent des évolutions radicales dans les « business models » des entreprises et dans l’organisation économique, ainsi que de nouvelles possibilités de croissance.

Parallèlement aux nouvelles consommations, apparaissent également de nouveaux modes de travail et peut-être de nouvelles normes salariales. Cela n’est qu’à son commencement, mais nous pouvons déjà observer le développement du travail à distance, ou en réseau, grâce aux nouvelles technologies. Le travail hors du bureau et sans horaires fixes commence à se répandre, avec pour corollaire des interrogations sur les évolutions des modes de rémunérations.


Comme dans toute crise et mutation profondes, nous sommes face à des évolutions heurtées, incertaines et douloureuses. On voit alors des zones géographiques, comme des strates de population, qui peuvent se révéler gagnantes ou perdantes. Ce qu’il faut espérer, c’est qu’un pays comme le nôtre sache choisir, car il s’agit bien d’un choix, les politiques structurelles qui favoriseront les leviers d’une sortie de crise par le haut. Nous avons besoin de faciliter l’agilité pour nous transformer, pour tirer parti de nos atouts et de nos savoir-faire et pour réduire les zones de freins à la nécessaire adaptation de même que les zones d’inefficience. Nous en avons les moyens, à condition de bien donner le cadre législatif, réglementaire et incitatif qui en favorisera la mise en œuvre.

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