Catégories
Conjoncture Politique Economique Zone Euro

« Inflation, taux d’intérêt et dette »

Présentation mise à jour le 02/02/2023

Catégories
Conjoncture Politique Economique Zone Euro

« Inflation, taux d’intérêt et dette »

Catégories
Conjoncture Politique Economique

Interrogation d’un banquier – économiste dans un contexte de guerre

Economiste, directeur général de la Bred et professeur à HEC, Olivier Klein décrypte les enjeux financiers d’une crise ukrainienne qui désarçonne les marchés. Rencontre.

Le climat est fébrile sur le plateau de BFM Business. Nous sommes le 8 mars. Journalistes et analystes sont encore abasourdis par l’explosion de la guerre en Ukraine, l’évolution de l’armée russe sur le terrain et l’essaim de sanctions occidentales ouvrant une « guerre économique et financière totale », selon les mots du président américain Joe Biden. Sur les marchés, la panique est palpable : le rouble connaît une évolution abyssale et l’indice CAC 40 a perdu 10 % de sa valeur en deux semaines. Olivier Klein, économiste et directeur général de la Bred (banque appartenant au groupe BPCE), invité de L’Entretien HEC-Challenges sur BFM Business, partageait son diagnostic avec Hedwige Chevrillon, journaliste et présentatrice de l’émission, et Vincent Beaufils, directeur de la publication de Challenges. « La Bourse était auparavant surévaluée, affirme-t-il. Un événement tel qu’une guerre envoie immédiatement au marché le signal qu’il faut dégonfler la bulle. En janvier déjà, la volatilité était très forte, ce qui laissait comprendre que la Bourse était fragile. »

« Moyens indécelables »

Presque un mois plus tard, le CAC 40 a retrouvé ses niveaux d’avant-crise, entre violences sur le théâtre des opérations et perspectives de négociations entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine. Challenges a donc repris contact avec Olivier Klein pour évoquer les derniers atermoiements de la finance. « Je crains que l’euphorie boursière soit revenue par anticipation d’une résolution négociée de la guerre, nous écrit l’économiste entre deux réunions. Mais la volatilité restera forte et l’inquiétude des marchés reprendra en fonction de la crédibilité qu’ils accordent aux intentions d’apaisement. »

Sur le plan géopolitique, les tensions ne semblent guère se calmer : l’Union européenne mène des inspections surprises au siège allemand de Gazprom, suspecté d’avoir fait monter les prix du gaz en Europe ; Vladimir Poutine a annoncé exiger que les paiements occidentaux de l’énergie russe soient désormais effectués en roubles, en violation avec les contrats en vigueur. Bruxelles a – pour l’instant – refusé la requête de Moscou et se prépare à faire face à une pénurie de gaz, dont les effets se feront sentir à l’hiver prochain. Il n’en demeure pas moins qu’un phénomène étrange est en train d’avoir lieu. Le cours du rouble est progressivement remonté à son niveau d’avantcrise, alors même que toutes les sanctions occidentales, d’une importance sans précédent contre un pays du G 7, ont été ciblées pour étrangler la monnaie russe : exclusion de sept banques du réseau de messagerie interbancaire Swift, gel des dollars et euros de la banque centrale russe (l’équivalent de 463 milliards de dollars), blocage des avoirs des oligarques proches du Kremlin. « C’est difficilement explicable, concède Olivier Klein. Soit les marchés anticipent la fin du conflit de manière étonnante, soit la banque centrale russe parvient à infléchir, via des moyens indécelables, le cours de sa monnaie et ainsi limiter l’atrophie de l’économie russe. » La Bred – qui compte 1,3 million de clients en France et un produit net bancaire d’1,4 milliard en 2021 – possède pour 40 millions d’euros d’encours sur des matériaux ou des matières premières agricoles, en train d’être achetées ou livrées en Russie avant le conflit. Et ce sont 800 millions de risques qui pèsent sur le groupe BPCE. « Naturellement, on s’interroge sur ce que cela va devenir », observe le banquier. Dans l’Hexagone, loin des combats, les inquiétudes des Français portent sur le pouvoir d’achat à l’approche de la présidentielle. Après une décennie de croissance et d’inflation atone combinée à une politique de création de monnaie menée par la Banque centrale européenne (BCE), le coût de la vie augmente subitement depuis cet été ; l’augmentation des prix de l’énergie et des matières premières depuis février porte aujourd’hui l’inflation à 4,5 % par an, selon les derniers chiffres de l’Insee. Autre facteur d’inflation, « les industriels ne peuvent plus éviter de répercuter sur leurs prix le poids de l’inflation sur leurs propres dépenses », juge Olivier Klein.

« Ligne de crête »

Tous les regards se portent sur la présidente de la BCE, Christine Lagarde, et ses prochaines décisions relatives à l’augmentation de ses taux directeurs. En dépendra l’évolution de la croissance de la zone euro. « La BCE est sur une ligne de crête, analyse le banquier, qui exerce aussi comme professeur de sciences de la décision à HEC. Elle doit à la fois préserver la solvabilité des Etats et la stabilité des marchés financiers, tout en montrant qu’elle luttera contre l’inflation. Cela passera immanquablement par une augmentation des taux, mais il ne faudra pas le faire trop rapidement ou trop fort, au risque de casser la croissance européenne. » Pour tenter de limiter cette éventualité, le gouvernement du président-candidat Emmanuel Macron a présenté mi-mars un plan Résilience : près de 26 milliards d’euros ventilés sous forme de « remises carburants » et mesures pour les secteurs en difficulté.

« A l’inverse, si la BCE tarde trop à relever ses taux, elle ne pourra éviter une augmentation des salaires pour 2023, qui alimentera l’inflation en retour dans une spirale nocive sur le pouvoir d’achat », note Olivier Klein. En face, les Etats devront, eux, gérer la hausse certaine de leur dette publique. « En France, cela passera par des réformes structurelles des dépenses publiques, et notamment par la réforme des retraites », estime l’économiste. Esther Attias

Esther Attias

Making of Nous avons rencontré Olivier Klein le 8 mars dans les locaux de BFM Business. A mesure que la guerre en Ukraine évoluait, il était devenu nécessaire d’échanger à nouveau avec l’économiste avant la publication de l’entretien. Une conversation téléphonique et plusieurs messages écrits ont permis d’actualiser l’interview initiale.

Voir la vidéo replay de l’entretien HEC
Catégories
Conjoncture Politique Economique Zone Euro

Sommes-nous en économie de guerre ?

Le conflit en Ukraine fait l’objet de nombreux débats dans les milieux diplomatiques et militaires. Mais chez les économistes aussi. Certains estiment même que nous sommes en économie de guerre. Que veulent-ils dire ?

Qu’en économie de guerre, l’Etat dépense massivement pour financer les équipements militaires, le soutien à ses alliés, l’accueil des réfugiés, l’indépendance énergétique. Il  y a des pénuries. Les prix montent.

Malgré cela, la Banque centrale fait tourner la planche à billets pour financer ces dépenses et ne se préoccupe plus de l’inflation, ce qu’elle fait d’habitude. Ce rôle revient à l’Etat, qui gère les conséquences en bloquant les prix – comme on le voit sur le gaz ou l’électricité – ou en instaurant des rationnements.

Quand on est en économie de guerre, la Banque centrale ne remonte donc pas les taux d’intérêt et ne demande pas aux Etats de surveiller leurs déficits.

Et qu’en pense Christine Lagarde, la présidence de la Banque Centrale Européenne ?

C’est très compliqué pour elle, car clairement, le mandat de la BCE n’a pas prévu qu’il y aurait un jour une guerre si proche en Europe. Juridiquement, sa seule mission est donc d’assurer la stabilité des prix, de lutter contre l’inflation, et elle n’a théoriquement pas le droit de financer les dépenses des Etats.

Pourtant on a vu pendant la pandémie qu’elle pouvait le faire en rachetant des obligations de la France ou de l’Italie. Tout le monde a donc le regard tourné vers elle.

Or jeudi dernier, elle a confirmé que la BCE voulait arrêter d’acheter des dettes publiques au troisième trimestre. C’est donc bien qu’à ses yeux, il est plus important de lutter contre l’inflation que de soutenir l’économie comme si on était en guerre. En tout cas, pour l’instant.

Et les économistes sont d’accord avec ça ?

Et bien, il y a deux camps. Ceux comme Patrick Artus conseiller de la banque Natixis, ou Xavier Ragot, qui dirige l’OFCE, l’institut de conjoncture rattaché à Sciences po. Pour eux nous sommes doublement en économie de guerre: pour soutenir l’Ukraine et pour lutter contre le réchauffement climatique.

Et à l’opposé, il y a des économistes comme Olivier Klein, prof à HEC et directeur de la Bred, banque du groupe Banque Populaire, ou Philippe Aghion, professeur au Collège de France, qui sont beaucoup plus prudents et qui considèrent qu’il faut faire attention aux dépenses et à la hausse des prix. Plus de quoi qu’il en coûte, donc. Sinon, tôt ou tard, les investisseurs et tous les Européens pourraient perdre confiance dans leur monnaie, l’euro.

Ils préféreraient alors des placements en or, en franc suisse, qui a déjà beaucoup monté, ou en dollar. C’est vrai que le conflit est plus proche de nous que de Washington. Ce débat, Mathilde, ne fait que commencer.

Catégories
Banque Conjoncture

À la BRED, des agences 100 % Conseil !

J’étais l’invité de Sandra Gandoin et de Christophe Jakubyszyn dans l’émission Good Morning Business mardi 05 janvier pour aborder la stratégie de la BRED, nos agences 100 % Conseil ainsi que la conjoncture économique.

Catégories
Conjoncture Crise économique et financière

Retrouvez mon intervention sur Paris Normandie

J’étais l’invité de Sylvain Richon mercredi 20 Mai dans l’émission « Lignes ouvertes » sur Paris Normandie pour témoigner du soutien de la BRED à l’ensemble de ses clients, professionnels et particuliers et des conséquences de cette crise pour la BRED.

PGE accordés en Normandie, évolution des taux d’intérêts pour l’immobilier, coût du risque, comparaison avec la crise de 2008, retrouvez ces sujets à partir de la 13ème minute.