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Conjoncture Economie Générale

La dynamique de la fragmentation économique et politique

Les Échos, 19 août 2025

La dissolution de l’Union soviétique en 1991 a marqué la fin d’un monde bipolaire et l’avènement d’un ordre international dont le centre était les Etats-Unis, seule hyperpuissance. S’est alors développé un mode de régulation fondé sur l’économie de marché, la liberté des échanges, la démocratie et la promotion des droits de l’homme. S’est répandue parallèlement l’idée d’une dynamique d’extension de la démocratie et d’une diplomatie des droits de l’homme, allant jusqu’au droit d’ingérence. Cette période, parfois envisagée comme « la fin de l’histoire », a permis une forme de stabilité.

La mondialisation, via l’intégration croissante des pays dans l’économie mondiale et dans les circuits du commerce international, ainsi que par la diffusion des technologies et des capitaux, a engendré une réduction spectaculaire de la pauvreté à l’échelle globale. Ainsi, le taux de la population mondiale vivant sous le seuil minimal de subsistance est passé de 40 % en 1980 à environ 10 % ces dernières années. Même si des populations liées à des industries mises en compétition par des économies à main-d’oeuvre moins chère ont été touchées dans les pays occidentaux.

« Sud global » et « double standard »

Cette dynamique a progressivement permis à d’autres puissances d’émerger et de s’affirmer. La Chine, notamment, a su peu à peu développer une industrie à plus forte valeur ajoutée, en conquérant des parts de marché mondiales très significatives dans des domaines variés, tout en étendant ses zones d’influence par le biais des nouvelles routes de la soie, garantissant ainsi entre autres ses ressources énergétiques et en terres rares. Jusqu’à devenir elle-même une hyperpuissance.

Chemin faisant, cette dynamique a conduit à une remise en cause de l’ordre antérieur, portée également par un « Sud global », certes très hétérogène mais uni dans sa critique du « double standard » américain, voire occidental, soit la politique du deux poids deux mesures. Le « Sud global » a ainsi contesté la légitimité de l’ordre occidental et revendiqué une place plus importante dans la gouvernance mondiale.

La rivalité systémique entre la Chine et les Etats-Unis est aujourd’hui au coeur de la fragmentation géopolitique contemporaine. La Chine entend retrouver une position prédominante, après une très longue période d’effacement géopolitique, affirmée on ne peut plus clairement par Xi Jinping déclarant en 2021 que la Chine devait devenir la première puissance mondiale en 2049. Tandis que symétriquement les Etats-Unis cherchent à préserver ce statut qui est aujourd’hui le leur. La Russie, quant à elle, nourrie par un complexe historique d’encerclement et d’insuffisance de reconnaissance, tente de réaffirmer son influence sur la scène internationale.

La fragmentation géopolitique et économique du monde qui en résulte est manifeste. Depuis 2010 jusqu’à la guerre en Ukraine non comprise : multiplication par quatre environ des conflits militaires internationaux, par un peu moins de trois du nombre de pays soumis à des sanctions financières, et par six des mesures protectionnistes touchant tant le commerce international que les investissements directs transfrontières. Et ce, avant même la montée des droits de douane due à la nouvelle administration américaine.

Ces évolutions traduisent une logique longue de repli sur soi et de défiance croissante entre les Etats, qui remet en cause le multilatéralisme et la liberté organisée du commerce et des mouvements de capitaux. Le retour du pur rapport de force entre puissances entamé dès le milieu des années 2010 est inquiétant pour la paix et la sécurité internationale.

Eviter le chacun pour soi

La défiance est désormais considérable notamment entre les deux hyperpuissances, ce qui affecte profondément les modes de régulation mondiale. Les modes multilatéraux de coordination et de communication permettant de résoudre au mieux en amont les conflits de façon coopérative s’en trouvent fortement altérés et laissent la place à des relations bilatérales et à des solutions conflictuelles. La question centrale est désormais de savoir si une configuration multipolaire parviendra à recréer un degré suffisant de confiance entre les différentes parties et des modes de coordination efficaces, pour éviter la logique du chacun pour soi et la violence primitive, toujours justifiée par la violence anticipée de l’autre.

Olivier Klein est professeur à HEC.

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Les institutions financières non bancaires, un risque systémique

Depuis la crise financière mondiale, les institutions financières non bancaires (IFNB) – fonds de pension, compagnies d’assurance, hedge funds, fonds de dette privée, etc. – ont vu leur poids croître considérablement. Elles représentent aujourd’hui près de 50 % du financement global et environ 30 % de celui des entreprises. Cette montée en puissance traduit un rééquilibrage structurel du système financier. Depuis Bâle III, les banques font face à des exigences prudentielles accrues qui limitent leur capacité à répondre à l’ensemble des besoins de financement. Les IFNB les moins régulées (les fonds notamment) ont ainsi pris le relais, en particulier sur les segments les plus risqués ou de long terme. Leur développement répond donc à une logique économique réelle. Mais cette évolution n’est pas exempte de risques, et la stabilité du système financier global dépend désormais aussi de leur solidité.

Dans un environnement de taux durablement bas, les IFNB ont été poussées à rechercher des rendements plus élevés, ce qui les a incitées à prendre davantage de risques : exposition à des crédits de moindre qualité, allongement des maturités, recours à l’effet de levier via les produits dérivés, repos, et déséquilibres de liquidité entre des actifs peu liquides et des passifs à court terme. La crise de mars 2020 a mis en lumière la vulnérabilité de certaines de ces structures : celles qui ont été confrontées à des retraits massifs ont été forcées de liquider rapidement des actifs, menaçant de déclencher une spirale baissière et de fortes pertes. Les banques centrales, lors de cette crise, ont accentué fortement leurs politiques de « quantitative easing » pour éviter de nouvelles crises systémiques de liquidité et ont dû, pour certaines d’entre elles, jouer un rôle de « market-maker de dernier ressort » afin d’éviter de possibles contagions à l’ensemble du système financier.

Pour répondre à ces fragilités, plusieurs outils ont été déployés. Certains fonds ouverts disposent désormais de mécanismes de gestion de la liquidité (gates, swing pricing). Les exigences de marge (marges initiales, appels de marge, garanties) ont été renforcées pour les dérivés, et le reporting sur les expositions, les financements et les risques de liquidité a été amélioré. Mais ces avancées restent partielles. Le cadre prudentiel demeure hétérogène, parfois lacunaire, et la supervision fragmentée, notamment au niveau international.

Des pistes d’amélioration sont identifiées. Il conviendrait notamment de mieux encadrer l’effet de levier, d’imposer des décotes minimales (haircuts) dans les opérations de financement sur titres, et de renforcer la transparence sur les désajustements de liquidité. Une coopération transfrontalière plus étroite est aussi indispensable, afin de prévenir les contournements réglementaires par arbitrage entre juridictions. L’objectif n’est pas d’appliquer aux IFNB une réglementation calquée sur celles des banques, mais d’instaurer un cadre cohérent, proportionné aux risques et différencié selon les modèles économiques. Les liens entre les IFNB elles-mêmes et entre elles et les banques sont également à bien surveiller.

Enfin, l’idée d’un accès conditionnel aux facilités de liquidité des banques centrales mérite d’être discutée. Cela pourrait éventuellement constituer un filet de sécurité utile en période de très fort stress, mais uniquement si des contreparties strictes sont exigées en termes de réglementation – transparence, ratios de liquidité, limitation de l’effet de levier, exigence de collatéraux de haute qualité –, comme de supervision. Il s’agirait de soutenir les acteurs les plus prudents, sans créer une incitation générale à la prise de risque.

Ainsi, la résilience du système financier contemporain repose autant sur la solidité du secteur bancaire que sur celle de la sphère non bancaire. Une régulation intelligente doit prévenir les dérives possibles sans brider l’innovation.

Olivier Klein
Professeur d’économie à HEC
et directeur général de Lazard Frères Banque

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Le temps de travail en France

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CHANGER, POUR RENDRE LE MODÈLE FRANÇAIS SOUTENABLE

De la même manière que le marché n’est pas exempt d’erreurs et de dysfonctionnements endogènes,les décisions des pouvoirs publics peuvent ne pas être efficaces,voire être contreproductives et entraîner des effets pervers contraires aux buts recherchés.
Il n’y a ni omniscience des marchés, ni omniscience de l’Etat. Il n’y a pas le « méchant capital » et le « gentil État ». Pas de camp du mal et de camp du bien. Cette vision dichotomique est non seulement simpliste mais également dangereuse car très trompeuse. Le capital et l’administration connaissent leur propre logique de développement. Là,de capitalisation, d’accumulation du capital. Ici, de contrôle, de pouvoir. Tous les deux, éprouvant comme tout organisme vivant, la nécessité vitale de croître. Et pourtant, tous les deux sont nécessaires et complémentaires, dès lors que l’on ne laisse ni l’un ni l’autre s’imposer à tous et déstabiliser le délicat équilibre qui permet de combiner efficacement les deux.

En France,depuis des décennies nous voyons se développer un Etat omniprésent,tendant à intermédier les relations de chacun avec l’autre, c’est-à-dire de chacun avec la société. Et au détriment des corps intermédiaires.La suradministration tente de répondre à tout et à tous, en infantilisant les gens et en poussant sans cesse à plus de demande d’Etat. Ce qui amène inéluctablement la déception. L’Etat perdant en efficacité.Cela développe à son tour l’angoisse, la peur devenue insurmontable devant tout problème fût-il petit, tant le sens de la responsabilité individuelle a été réduit, abîmé.

Trop d’Etat induit une atomisation des individus et leur aliénation quant à leur capacité à agir par eux-mêmes. Un Etat trop intrusif et omniprésent peut conduire en effet à un affaissement de la confiance en soi-même, mais aussi entre les uns et les autres. C’est un frein à l’action individuelle et collective. Et entraîne une perte de solidarité auto-organisée entre les membres de la société. La suradministration développe en conséquence parallèlement la recherche de l’avantage maximal pour soi-même, l’hyper-égoisme. Chacun se déresponsabilisant,se déchargeant sur l’Etat .

Ainsi que le pense Hannah Arendt, cette dynamique induit une perte de l’équilibre nécessaire entre, d’une part, la liberté et la responsabilité individuelle et collective et,d’autre part, la nécessaire régulation de la société. « Le danger, ce n’est pas seulement la violence des régimes autoritaires, mais le glissement progressif vers une administration douce et paternaliste qui asphyxie la liberté sous prétexte de protection. » écrit-elle.

Il faut redonner à l’Etat vision et vigueur pour accomplir sa tâche au mieux.Sans développement superfétatoire.Sans suradministration. Ce qui induit sinon une inefficacité croissante qui devient dangereuse pour la démocratie elle-même.

Olivier Klein

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Conjoncture

Le seul moyen de maintenir notre protection sociale et notre niveau de vie, c’est plus de compétitivité et de travail

Olivier Klein , Les Échos le 27 juin 2025

A l’heure où l’on commence à mieux saisir le poids insupportable prochain des intérêts sur la dette publique et à mieux appréhender la trajectoire très dangereuse des finances publiques françaises, ne nous trompons pas de diagnostic. Ni d’idées de solutions. L’évolution et le niveau actuel du taux de dette totale de l’ensemble des agents privés et publics français montrent bien l’insoutenabilité de notre modèle en l’état. Ce taux est passé, entre 2000 et fin 2024, en France, de 200 % du PIB à 328 %. Pour l’ensemble des pays avancés, il est passé de 207 % à 270 %. En zone euro, de 194 % à 246 %.
Ces évolutions comprennent celles de la dette publique, passée en France de 20 % en 1980 à 113 % en 2024. Entre 1997 (année de confirmation des critères de convergence) et 2023, elle a augmenté de 50 points de PIB contre seulement 15 points de PIB pour la zone euro en moyenne.

Comment ne pas voir dès lors que la France a eu besoin d’une telle croissance de la dette – bien davantage que tant d’autres pays – parce qu’elle ne s’est pas donné les moyens réels de son niveau de vie et de protection sociale ?

N’augmentons pas les prélèvements obligatoires

Il est possible et souhaitable de préserver notre niveau de vie et notre modèle de protection sociale, mais ce ne peut être par une augmentation continue de notre taux d’endettement déjà dangereusement élevé. Ce ne sera pas non plus par une augmentation des prélèvements obligatoires que nous y parviendrons, alors que ceux-ci sont déjà supérieurs de 6 points de PIB à la moyenne de la zone euro. Et de 11 points de la moyenne de l’OCDE.

Cela a déjà conduit à une perte de compétitivité parfaitement visible. La part des exportations françaises dans les exportations totales de la zone euro est ainsi passée de plus de 16 % en 2000 à 11 % en 2024. Les cotisations sociales, employeurs, et les impôts sur la production réunis représentent encore en France 18 % de la valeur ajoutée, contre 10 % dans la zone euro. Et moins les entreprises sont compétitives, plus faible est le taux d’emploi et plus fortes sont les inégalités avant redistribution.

Rappelons, en outre, que la France est déjà championne de la redistribution en Europe et dans l’OCDE, et qu’elle connaît comparativement un niveau d’inégalité des revenus plutôt faible après redistribution. Augmenter encore le taux de redistribution affaiblirait davantage l’attractivité du travail, tout comme la compétitivité. Tout renforcement supplémentaire des prélèvements accélérerait donc le cercle vicieux dans lequel nous sommes déjà. Ne soyons pas contre-productifs et cessons de vouloir lutter contre les effets au lieu de lutter contre les causes !

Réformes structurelles

Il faut permettre le maintien de notre protection sociale et de notre niveau de vie par une meilleure compétitivité et plus de travail. Nous avons un taux d’emploi et un nombre d’heures travaillées en moyenne par emploi à temps plein bien insuffisants par rapport aux pays semblables. Le système de Sécurité sociale se doit aussi de davantage responsabiliser chacun dans sa « consommation » de ce bien commun.

D’autres pays européens ont des niveaux de protection sociale et un bien-être qui n’ont rien à envier au niveau français, avec des taux de dépenses publiques, de déficit public et d’endettement bien meilleurs.

Les clés de notre capacité à protéger notre modèle économique et social sont donc les réformes structurelles permettant d’augmenter notre potentiel de croissance (qualité de la formation, recherche et développement, augmentation du taux d’emploi comme de la quantité de travail annuelle de ceux qui travaillent, etc.), les investissements pour retrouver de nouveaux avantages compétitifs dans les industries d’avenir, et la recherche déterminée d’une baisse du taux des dépenses publiques, ainsi que de leur meilleure efficacité. Ce taux est en effet en France de 7,5 points de PIB supérieur à celui de la zone euro, et le premier de l’OCDE. Pourtant, d’autres pays européens ont des niveaux de protection sociale et un bien-être qui n’ont rien à envier au niveau français, avec des taux de dépenses publiques, de déficit public et d’endettement bien meilleurs.

Enfin, les pays comparables qui ont dû procéder à un redressement de leurs finances publiques ont démontré qu’une baisse du taux des dépenses publiques avait un effet moins défavorable sur la croissance qu’une hausse du taux de prélèvement. Voire un effet favorable dans certains cas. Analysons avec courage et pertinence notre situation et comparons-nous utilement pour agir juste. Loin des idéologies. C’est bien un manque d’efficacité globale de notre système qui le met en fort danger. Il y a urgence.

Olivier Klein est professeur d’économie à HEC et directeur général de Lazard Frères Banque.

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Conjoncture Crise économique et financière

Quelques vérités pour sortir de l’impasse française

L’opinion , le 16 juin

L’économique et le social ne peuvent être dissociés. Leurs interactions peuvent engendrer des effets positifs comme désastreux, parfois à rebours des intentions initiales. La France en offre une illustration frappante. Malgré un niveau de prélèvements obligatoires et de redistribution parmi les plus élevés de l’OCDE, la tentation persiste de les faire croître encore.
Pourtant, une telle trajectoire compromettrait l’emploi, la compétitivité, l’entrepreneuriat et l’incitation au travail. Or, c’est précisément l’emploi, allié à la croissance, qui constitue le levier le plus efficace contre la pauvreté, pour la mobilité sociale, pour la soutenabilité de notre niveau de vie comme de notre protection sociale. Le social ne peut ainsi être protégé ou s’améliorer durablement sans le développement d’une économie solide.

L’accroissement perpétuel du taux d’endettement ne peut que provoquer tôt ou tard une crise économique, sociale et financière majeure. Attention à la dynamique incontrôlée, donc très dangereuse, dans laquelle nous sommes aujourd’hui. De 1997 à 2024, le taux d’endettement de la France a cru de 50 points de PIB alors que celui de la zone euro ne progressait que de 15 points.

Il en va de même pour la relation entre l’offre et la demande. Si la croissance de la demande est nécessaire à une économie robuste, elle ne peut être durablement soutenue si l’offre nationale ne progresse pas en parallèle. La France affiche déjà un déficit commercial persistant, symptôme d’une compétitivité insuffisante. Augmenter la demande sans redresser l’offre aggraverait cette fragilité, creusant la dépendance financière vis-à-vis de l’étranger.

Ce n’est pas en augmentant encore les prélèvements que l’on sortira du piège français. Au contraire, il s’agit de relancer la dynamique productive
L’erreur serait de croire qu’un activisme budgétaire, financé par toujours plus d’impôts ou de dettes, permettrait de créer une prospérité durable. Tout au contraire. Le taux de croissance sur long terme au sein de l’OCDE est corrélé légèrement négativement avec le taux moyen de dépenses publiques sur PIB. Cela ne remet en aucun cas en cause l’intérêt réel d’une politique budgétaire contracyclique, mais interdit de penser, comme trop souvent en France, que tout problème doit et peut être résolu en permanence par davantage de dépenses publiques. Au-delà d’un certain seuil déjà dépassé chez nous, tout au contraire.

Il faut donc inverser la logique. Ce n’est pas en augmentant encore les prélèvements que l’on sortira du piège français. Au contraire, il s’agit de relancer la dynamique productive : investir dans l’innovation technologique et écologique, rendre le travail plus attractif, lever les obstacles à la mobilité sociale, encourager les entreprises à croître par moins de taxation et de sur-réglementations, améliorer l’efficacité de notre enseignement, augmenter le taux d’emploi tant pour les jeunes que pour les 60-65 ans, etc.

C’est cette stratégie, couplée à une baisse du taux des dépenses publiques et à une amélioration de leur efficacité, qui permettra d’augmenter notre potentiel de croissance et d’élargir la base imposable, donc les recettes publiques, sans avoir à relever les taux de prélèvements obligatoires. Tout autre choix ne ferait qu’accentuer le cercle vicieux : plus de charges sur une base économique fragilisée, donc moins de création de richesse, donc une nouvelle augmentation du taux de prélèvements pour tenter de compenser une base fiscale affaiblie, et ce dans une spirale sans fin. Abîmant ainsi tout à la fois l’économie et le social. Affaiblir l’économie, c’est fragiliser à brève échéance encore davantage le modèle social lui-même.

Olivier Klein est professeur d’économie à HEC.