Alors que la plupart des banques de la place publient des comptes encore fortement marqués par l’impact des taux d’intérêt bas , la première des banques populaire, la Bred, parvient à stabiliser ses performances. « Si l’on neutralise l’effet fiscal lié notamment à la surtaxe d’impôts sur les sociétés qui est venue compenser la taxe sur les dividendes, nos profits sont en croissance de 2 % sur l’année », s’est félicité ce mercredi son directeur général, Olivier Klein. A fin 2017, la Bred revendique un résultat net de 257,2 millions d’euros, contre 266,4 millions l’année passée pour un produit net bancaire de 1,152 milliard d’euros (en progression de 5,2%).
Un équipement des clients très étoffé
Pour préserver ses marges, la Bred reconnaît volontiers qu’elle n’a pas eu une politique extrêmement agressive sur le front du crédit. Comme ses concurrents, elle a misé sur ses revenus de commissions (par définition insensibles au contexte de taux) : « ils sont en progression de 7 % sur un an, grâce à des montées en gamme de nos clients sur les cartes de crédit, à la hausse des contrats de gestion sous mandat ou encore à la progression des contrats d’assurance-dommages (IARD) », précise Olivier Klein.
Selon lui, un client à la Bred a en moyenne « six ou sept produits bancaires », soit nettement plus que la moyenne. Récemment une étude du cabinet de conseil Bain & Company estimait que les clients des banques mutualistes détiennent en moyenne 3,9 produits dans leur banque principale. Au global, les revenus de banque commerciale de la Bred en France progressent de 3,9%, à 880,5 millions d’euros.
Le moteur de l’international
En 2017, la Bred a aussi profité de son maillage international. Implantée depuis 2007 en Nouvelle Calédonie, la banque a accéléré son expansion à l’étranger ces dernières années. En 2010, elle a créé une filiale au Laos avant de se développer au Cambodge en mars dernier . L’année passée, elle a aussi ouvert une filiale aux Iles Salomons. « On va dans des pays de taille modestes dans lesquels nous pouvons prendre une part de marché significative et dans lesquels les perspectives de croissance sont plus fortes qu’en France », explique Olivier Klein.
De fait, en 2017, ce sont les implantations internationales de la Bred et ses activités de marchés de capitaux pour les grandes PME et ETI qui affichent les taux de croissance les plus important. En 2017, ces deux activités affichent respectivement des revenus en hausse de 6,6 % et de 14 %.
Seule ombre au tableau : le coût du risque (provision pour risque d’impayés) de la Bred a bondi de près de 29 % en 2017. « Certains dossiers de fraude comptables dans des entreprises ont été mis à jour, nous en avons pâti », indique Olivier Klein. Selon des sources proches, la banque parisienne était en effet l’un des partenaires de William Saurin.
Sharon Wajsbrot