
Ne peut-on comprendre qu’il nous faut en France retrouver le bon équilibre et la bonne complémentarité entre social et efficacité économique ?
Y a-t-il vraiment de la place pour des hausses d’impôts, sans abîmer davantage l’économie et demain, donc, abîmer le social et les finances publiques de la France ? N’est-ce pas une illusion ? Ou une facilité pour se donner bonne conscience ? Une dose de hausse d’impôts et une dose de baisse des dépenses, pour faire bonne mesure et sembler mesuré ?
Mais la réalité comparée des taux de prélèvements et de dépenses publiques, comme de nos niveaux de redistribution, en France par rapport à nos voisins comme à l’ensemble des pays de l’OCDE, permet-elle encore cette apparente modération, qui est le plus souvent une simple renonciation à la clarté et à l’affrontement des enjeux qui sont les nôtres ? Cela ne participe-t-il pas à enfoncer le pays dans un déni de réalité ?
La social-démocratie européenne, ce mélange harmonieux et efficace d’économie de marché et de social, que les gouvernements de gauche modérée comme de droite modérée ont appliqué , n’a-t-elle pas en France dépassé depuis un bon moment le bon équilibre entre les deux, laissant croire que l’on pouvait sans cesse financer plus de social tout en travaillant moins, tout en étant moins compétitifs, en ponctionnant toujours plus les entreprises qui créent les richesses et les individus qu’ils soient salariés, entrepreneurs et innovateurs, bâtisseurs de croissance ?
En laissant croire que l’on peut toujours étendre les droits, tout en restreignant les devoirs ?
Endettement. Ne peut-on comprendre que tout cela se solde par un taux d’endettement qui s’accroît beaucoup plus vite que celui de la moyenne de la zone euro (+56 points de PIB en France depuis 2007, pour +17/18 points environ pour la zone euro), évolution intenable ?
Et qui sera coûteuse in fine pour tous, y compris les moins aisés ? Donc qui détruira le niveau de vie et de protection sociale, qui pourtant est un bien collectif précieux ? Et à la fin, chez nous, comme d’habitude, ce sera beaucoup de hausses d’impôts et pas de baisse des dépenses… avec encore plus de déficit public et de dettes.
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Ne peut-on comprendre enfin qu’il nous faut en France retrouver le bon équilibre et la bonne complémentarité entre social et efficacité économique ? Ce qui ne passe certainement pas par plus de prélèvements aujourd’hui, mais par les réformes structurelles qui permettraient notre niveau de social…
En somme, la prévention et non la médication des docteurs de Molière qui aggrave la maladie !
Olivier Klein est professeur d’économie