La banque, ou le réveil du phénix

Romain Gueugneau, journaliste aux Echos spécialiste du secteur bancaire, a consacré la rubrique « Le livre du jour » du 28 Mars 2022 à la critique de mon essai : « Crises et mutations : petites leçons bancaires » publié par la Revue Banque associée aux éditions Eyrolles

Romain Gueugneau revient sur ma réflexion sur la gestion des crises et des mutations en prenant notamment l’exemple du secteur bancaire. La transformation à conduire tout à la fois en profondeur et de façon agile de la banque, mais sans « disruption », afin de ne pas suivre le « prêt à penser mimétique », et au contraire de préserver l’essence même du métier qui fait son utilité fondamentale. Une réflexion stratégique pour que la banque renaisse toujours, tel le phénix, en prenant à bras-le-corps les bouleversements technologiques et sociétaux .

« Crises et mutation : petites leçons bancaires» est disponible dans les librairies en ligne sur Amazon, la Fnac, Eyrolles et Revue Banque.


Le patron de la BRED, et professeur à HEC, Olivier Klein, revient dans un essai sur les multiples crises qui ont secoué la finance, et en tire des leçons sur la capacité d’adaptation des banques, qu’on a souvent enterrées un peu trop tôt selon lui.

Le propos C’est une petite musique qui revient à intervalles réguliers, depuis 40 ans : la banque traditionnelle est condamnée à disparaître. Aujourd’hui encore, les arguments seraient implacables : l’évolution des usages, le boom du numérique, la lourdeur de la réglementation, la concurrence des fintechs… Serait-ce donc le chant du cygne pour l’industrie bancaire ?

Olivier Klein parie au contraire sur le réveil du phénix. « C’est souvent faute de comprendre l’essence même de la banque que l’on en vient à l’enterrer un peu vite », écrit le patron de la banque BRED, également professeur à HEC, et auteur de plusieurs essais.

Dans cet ouvrage, où se mêlent histoire de l’industrie bancaire, expériences personnelles et analyses, le banquier s’emploie à défendre les missions de sa profession, qui a su évoluer, selon lui, dans ses pratiques et son mode de fonctionnement, au fil des années et des crises.

Il n’hésite pas à opposer les Gafam, souvent présentés comme des prédateurs naturels de la banque, qui « se rémunèrent sur la colossale somme de données qu’ils collectent », aux banques elles-mêmes, qui ont été et restent des « tiers de confiance ».

L’intérêtL’auteur, qui a passé l’intégralité de sa carrière dans la banque, essentiellement dans des groupes mutualistes, prêche évidemment pour sa paroisse, quand il dénonce le discours ambiant sur la disruption, « ce néologisme appliqué bientôt à toutes les situations mal maîtrisées ».

Mais son analyse sur la lente – mais nécessaire – transformation du secteur n’en est pas moins intéressante. Elle permet de mieux comprendre la façon dont les grandes banques, qui ont vu leur image s’améliorer avec la crise Covid, tentent de s’adapter, à leur rythme, aux nouvelles attentes de la société et de leurs clients.

« Crises et mutations : petites leçons bancaires » – Olivier Klein

Rb Edition-Eyrolles, 96 p., 21 euros (sorti en février 2022)


Directeur Général de la BRED et professeur de macroéconomie financière et de politique monétaire à HEC